Le petit commerce doit se « connecter »

Shop small ! C’est le mot d’ordre des commerces de proximité, mis à mal par les grands ensembles commerciaux et qui entendent bien provoquer un retour aux sources chez les consommateurs. Comment ? En s’adaptant aux nouveaux usages favorisés par le numérique. Par exemple en adoptant une application mobile qui facilite les achats du quotidien.

L’ouverture du premier Géant Casino le dimanche après-midi sans personnel a fait grand bruit : entre les syndicats qui ont bataillé contre, les clients qui voulaient consommer, des salariés qui manifestaient et des petits commerçants qui critiquaient violemment… Bref, cette initiative n’a clairement pas laissé indifférent. Mais elle a eu le mérite de pointer du doigt les limites du système. Et de faire réagir les professionnels « attaqués ». Plus petits, dotés de moins de moyens, ils ont néanmoins des atouts à mettre en valeur. Et peuvent rivaliser avec ces grandes surfaces.  

Proximité
rime avec qualité de vie

Car le consommateur français aime son épicerie de quartier et le contact qu’il a avec. Ensuite, il se déplace moins en voiture et se rend à pied au petit commerçant du coin. Enfin, tout simplement, il est en quête de valeurs, plus humaines, plus relationnelles, plus authentiques. Typiquement, les petits commerces de bouche retrouvent les faveurs du public, échaudé par les scandales alimentaires à répétition. Dès lors, on voit bien que seul un professionnel de la proximité peut combler toutes ses attentes. C’est la raison pour laquelle le cabinet Xerfi relève dans sa dernière étude* que le chiffre d’affaires des magasins implantés au cœur des villes et des villages devrait en effet poursuivre sa progression de 2,5 % par an en moyenne d’ici 2022. Un rythme de croissance supérieur à celui des ventes alimentaires des hypermarchés et des supermarchés dans un contexte extrêmement bataillé.

La
proximité doit se digitaliser

Désormais, place à l’action ! Le commerce de proximité a encore toutes ses chances, on l’a vu, encore faut-il qu’il ne reste pas dans son jus : il doit évoluer, voire se réinventer. Certains dispositifs nouveaux s’inscrivent naturellement dans la logique omnicanale qui gagne l’ensemble de la distribution aujourd’hui. Comme le déploiement de dispositifs click & collect dans les épiceries et supérettes, la mise en place de services de livraison pour toucher davantage de consommateurs, le recours à des monnaies locales, comme le Renoir à Cagnes-sur-mer, le Nissart, à Nice… Dans ce dernier scénario, les monnaies locales sont mêmes devenues des armes majeures pour les petits commerçants locaux dans leur combat face à la concurrence des centres commerciaux voisins,Polygone Riviera, Cap 3000… Servant de modèles pour d’autres. 

Selon l’institut Weblen, plus d’une cinquantaine de ces devises ont déjà été lancées par des associations. La plupart sont 100 % numériques et s’utilisent via un smartphone. Le côté pratique du mobile apparait là évident… Au fil du temps, le smartphone devrait même s’imposer comme le moyen de paiement par excellence. 

Le
mobile, véritable outil de proximité

D’où le développement d’applis mobiles servicielles comme  LesHabitués… Cette solution permet aux consommateurs de se créer un compte sur lequel ils placent à l’avance un certain montant. Plus celui-ci est élevé, plus le cash-back se révèle important. C’est donc clairement avantageux pour l’utilisateur qui n’a ensuite plus qu’à indiquer son nom auprès du commerce partenaire pour que le montant de ses courses soit débité de ce compte. Non seulement ce type d’appli facilite le quotidien des consommateurs mais il recrée aussi du lien sur le territoire, en favorisant les échanges. La jeune pousse LesHabitués a en effet intégré à son outil un système simple de CRM pour motiver les commerçants à utiliser l’outil afin de mieux communiquer avec leurs clients. Bien utilisé, il permet alors à la petite boulangerie, au boucher ou à n’importe quel autre commerce de proximité de recruter des clients, de les fidéliser, et de doper leur panier moyen, tout en taillant des croupières au passage aux grandes plates-formes en ligne. 

De fait, en utilisant ce type de solutions, les commerces de proximité se mettent à niveau sur le plan du digital, ce qui leur permet de rivaliser à armes presque égales, avec les grandes surfaces mais aussi les géants de l’e-commerce. Il n’y a plus qu’à !

*   “Les
stratégies des acteurs de la proximité sur le marché alimentaire – Nouveaux
concepts, nouveaux services, digitalisation… : les véritables perspectives de
croissance et d’évolution de la concurrence à l’horizon 2022”.